Echos du Val-des-Bois

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Cette publication, mensuelle, s'adressait principalement aux ouvriers de la filature, et à leur famille.

Elle comportait des éléments du réglement intérieur, des loisirs, la vie de la filature, les événements religieux, et bien d'autres choses encore. C'était en quelque sorte le "bulletin municipal" de l'entreprise.

Mais ce n'était pas que cela... Les lecteurs y trouvaient aussi, et surtout, la chronique de la vie catholique de la région, des comptes-rendus d'associations (par exemple, la Jeunesse Catholique), ou encore des articles concernant le Syndicat Agricole de la Champagne.

En bref, "Echos du Val des Bois" était le bulletin de liaison du catholicisme social de la région.

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Le Pays rémois constitue dans la seconde moitié du XIXème siècle un microcosme particulier, marqué par l'influence du catholicisme social que Léon Harmel tentait de promouvoir depuis le Val des Bois. L'industriel ne négligeait pas la campagne; c'est peut-être là que son empreinte fut la plus durable. Sur ce terrain prospéra le premier syndicat "blanc" de la région, qui fut créé en 1894 à l'instigation de Léon Harmel et dont Gustave de Bohan prit la présidence.
Gustave de Bohan, agriculteur à Fresnes-les-Reims, avait été remarqué peu de temps avant à l'occasion d'une conférence réclamée par l'industriel, au cours de laquelle il avait traité "la question des engrais chimiques". Le Syndicat Agricole de la Champagne connut un essor rapide : il comptait environ 5 000 adhérents à la veille de la première guerre mondiale, répartis essentiellement dans la moitié Nord du département de la Marne et dans les Ardennes méridionales. De ce syndicat, affilié au groupe de la rue d'Athènes, devaient naître des caisses de crédit dont la CRCA (Caisse Régionale du Crédit Agricole) de Reims est issue (1901), des caisses d'assurances mutuelles, ainsi qu'une coopérative, la Providence Agricole de la Champagne.

De très fortes personnalités ont animé le Syndicat Agricole de la Champagne et la Fédération des Syndicats Agricoles qui en découla. Le premier d'entre eux fut Gustave de Bohan (1849-1928), homme de conviction et de tempérament, qui avait choisi comme maxime : "Faisons nos affaires nous-mêmes." A quelques années de distance, le relais fut pris par Marcel Lemaire et Robert Mangeart.

Agriculteur à Saint-Thierry, Marcel Lemaire (1906-1985) assura la présidence de la CGA, puis celle de la toute jeune FDSEA. Il conjugua un long mandat parlementaire avec des responsabilités telle la présidence de la Chambre d'Agriculture, de la CRCA de Reims, de la SAFER Marne Ardennes, de la FNO, etc. Robert Mangeart, quant à lui, s'imposa comme le leader incontesté des organisations agricoles rémoises.

Agriculteur à Lavannes, celui-ci incita dès 1938, avec Albert Barré, le rapprochement des deux courants syndicaux Marnais. Il consacra ensuite son énergie à l'animation de trois structures professionnelles : la FDSEA (1947-1965), la Providence Agricole (1947-1974), la sucrerie coopérative de Bazancourt (1953-1972) qu' il contribua à fonder. La Profession agricole porte l'empreinte de ce militant paysan qui ajoutait à la force de ses idées, un pragmatisme indéfectible et un grand discernement dans les choix d'avenir.

Paul Pérard (1897-1971) influença également l'agriculture marnaise. Agriculteur à Cernay-les-Reims, celui-ci prit part à la fondation de la CAAR (1933) et créa en 1945 le Syndicat Betteravier du Nord-Est. En outre, il présida, lui aussi, la CRCA de Reims.