FISMES pendant la Grande Guerre
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FISMES pendant la Grande Guerre
Voici la copie (malheureusement, je n'ai pas l'original

Il s'agit ici de la réponse du maire de FISMES, Monsieur COUVREUR :
Amicalement

Sylvain

Re: FISMES pendant la Grande Guerre
Extrait de
La Peur
de Gabriel CHEVALLIER :
Nous sommes dans Fismes, ville maudite, qui a l'aspect hostile et triste des grands centres industriels. C'est un centre de l'industrie de la guerre, entouré de voies ferrées, de quais de débarquement, de camps de Marocains, d'escadrilles, un centre où convergent les interminables convois, les artilleries, les ambulances, etc. De longs troupeaux d'hommes font penser à des rentrées d'usines, que fendent les automobiles des généraux, ces maîtres de forges. Les forges rougeoient devant nous, sur les crêtes, et leurs enclumes retentissent, durement frappées par les lourds marteaux broyeurs de chair.
Les cantonnements sont dans un état de saleté ignoble, mais ils n'abritent, pendant un jour ou deux, que des passants, des sacrifiés, pour lesquels il n'est plus besoin d'avoir des ménagements. De simples parcs à cheptel. Nous sommes dans Fismes, la ville de l'agonie.
Nous sommes dans Fismes, la ville des suprêmes débauches. Tous les rez-de-chaussée sont les épiceries qui débordent sur la voie. Nous n'avons jamais vu de telles pyramides de charcuteries appétissantes, de boîtes aux étiquettes dorées, un tel choix de vins, d'alcools, de fruits. Peu d'objets : ici on n'achète pas ce qui dure. Mais partout de la boisson et de la nourriture. Les mercantis nous traitent comme des chiens et nous annoncent les prix d'un air de défi. Nous n'avons jamais payé aussi cher et les soldats murmurent. Les vendeurs leur lancent un regard froid, implacable, qui signifie : à quoi vous servira votre argent si vous n'en revenez pas ? C'est vrai ! Une détonation plus forte décide les plus économes ; ils se chargent les bras et tendent leurs billets.
Buvons donc, bouffons donc ! A en crever...
Puisqu'il faut crever !
...
Nous y allons.
Le régiment traverse Fismes une dernière fois, musique en tête, au pas cadencé. Parade macabre devant des civils qui ont l'habitude et ne restent ici que pour gagner de l'argent.
Les cantonnements sont dans un état de saleté ignoble, mais ils n'abritent, pendant un jour ou deux, que des passants, des sacrifiés, pour lesquels il n'est plus besoin d'avoir des ménagements. De simples parcs à cheptel. Nous sommes dans Fismes, la ville de l'agonie.
Nous sommes dans Fismes, la ville des suprêmes débauches. Tous les rez-de-chaussée sont les épiceries qui débordent sur la voie. Nous n'avons jamais vu de telles pyramides de charcuteries appétissantes, de boîtes aux étiquettes dorées, un tel choix de vins, d'alcools, de fruits. Peu d'objets : ici on n'achète pas ce qui dure. Mais partout de la boisson et de la nourriture. Les mercantis nous traitent comme des chiens et nous annoncent les prix d'un air de défi. Nous n'avons jamais payé aussi cher et les soldats murmurent. Les vendeurs leur lancent un regard froid, implacable, qui signifie : à quoi vous servira votre argent si vous n'en revenez pas ? C'est vrai ! Une détonation plus forte décide les plus économes ; ils se chargent les bras et tendent leurs billets.
Buvons donc, bouffons donc ! A en crever...
Puisqu'il faut crever !
...
Nous y allons.
Le régiment traverse Fismes une dernière fois, musique en tête, au pas cadencé. Parade macabre devant des civils qui ont l'habitude et ne restent ici que pour gagner de l'argent.

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